Salut les petites mains !
Aujourd’hui j’avais envie d’aller faire un petit tour du côté du domaine que je préfère: le dessin. Depuis que mon cerveau a acquis la capacité à faire se mouvoir plus ou moins correctement mes 10 doigts, je peins, je dessine, j’esquisse, tout ça tout ça. Je ne suis pas une gribouilleuse du genre de ces artistes qui vous noircissent 50 pages d’un carnet de croquis en 2h. Je suis plutôt le genre pointilleuse. OVER-MEGA pointilleuse en fait: un dessin pour moi équivaut à pratiquement 1 soirée de boulot. Mais j’aiiiiiime quand ça prend des plombes !
Sachant cela, mes parents m’ont ramené de leur dernier voyage en chine un magnifique ensemble à encre de chine traditionnel. Le truc qu’il m’a fallu des mois pour oser toucher et encore quelques mois de plus pour oser commencer à m’en servir. Angoisse. Mais un jour lors d’une virée shopping « j’ai-envie-de-refaire-toute-la-déco-de-mon-appart-hors-budget », j’ai trouvé dans le magasin Image et atmosphère un carnet de croquis idéal pour venir compléter mon petit ensemble à dessin. Le papier joliment texturé et suffisamment épais pour bien absorber l’encre sans que ça bave sur les pages suivantes. Bref le support parfait. Allez, je me lance !
Ce qu’il y a de bien avec l’encre de chine traditionnelle, c’est la possibilité de doser la densité d’encre qu’on souhaite. Le système est simple: vous versez quelques gouttes d’eau (pas plus !) dans le petit réceptacle de la pierre, et vous venez frotter votre bâton d’encre dedans. La surface de la pierre étant légèrement rugueuse, l’encre se détache et se mélange à l’eau pour créer des teintes plus ou moins denses. Ce geste permet de créer des lavis un peu comme avec l’aquarelle et de créer un infinité de nuance de noir différente (à condition d’être patient et de bien doser son mélange). Cette méthode est certes un peu fastidieuse, car il faut y mettre pas mal d’huile de coude pour commencer à obtenir une teinte correcte, mais après, quelle satisfaction ! En plus, au fil des heures, l’eau s’évapore très doucement et votre mélange s’épaissit, vous permettant des terminer votre œuvre avec les dernières touches de noir très intense.
Pour la petite histoire, l’encre de chine existe depuis 4’000 avant JC (un bail!), et était fabriquée à la base avec de la laque et du charbon de bois de sapin, qu’on brûlait ensemble pour obtenir une grosse boule appelée « noire de fumée ». Aujourd’hui, les bâtons d’encre se fabriquent de mille façons différentes (utilisation de musc, gingembre, clous de girofle, gomme, laque, colle, etc…) et la fabrication varie selon l’utilisation qu’on veut en faire (au pinceau, à la plume, etc…). Ceci dit, les matériaux de base (charbon de bois de sapin, le fameux « noire de fumée ») sont toujours utilisés.
Ceci étant dit, j’avais pour projet de constituer une sorte d’ « herbier » animalier. En effet, en m’offrant le coffret, ma mère me racontait l’histoire de ce calligraphe chinois au nom oublié, à qui il avait fallu 40 ans pour saisir « toute la subtilité d’une crevette en un seul trait de pinceau » (après recherche, l’artiste en question s’appelle Qi Baishi. Merci wiki). Un beau challenge donc, que j’ai eu envie de relever à ma manière. En voici un petit aperçu. Je posterai la suite dans quelque temps, en espérant que ces dessins vous donneront envie de tester l’encre de chine « à l’ancienne » !
Grosses bises à toutes les petites mains !